Avec Paris + Art Basel, la France reprend une place centrale dans le monde de l’art
Un Joan Mitchell vendu à près de 4,5 millions de dollars chez David Zwirner et un George Condo adjugé à 2,6 millions chez Hauser & Wirth… Les ventes records comptabilisées dans le cadre de Paris + Art Basel, la nouvelle foire française d’art contemporain, montrent que l’écosystème se porte bien. Charles Guyot, collectionneur, revient sur les temps forts de cette première édition et sur la place de la création française à l’international. Paris : capitale du marché de l’art contemporain….
Un Joan Mitchell vendu à près de 4,5 millions de dollars chez David Zwirner et un George Condo adjugé à 2,6 millions chez Hauser & Wirth… Les ventes records comptabilisées dans le cadre de Paris + Art Basel, la nouvelle foire française d’art contemporain, montrent que l’écosystème se porte bien. Charles Guyot, collectionneur, revient sur les temps forts de cette première édition et sur la place de la création française à l’international.
Paris : capitale du marché de l’art contemporain. Du 20 au 23 octobre dernier s’est tenue la première édition de Paris + Art Basel, en lieu et place de l’ancienne Foire internationale d’art contemporain (FIAC). Au total, 156 galeries prestigieuses ou émergentes issues de 30 pays ont fait le déplacement au Grand Palais Éphémère situé dans le VIIe arrondissement.
Couronnée de succès, ce nouveau rendez-vous a su mettre à l’honneur de jeunes créateurs et tout particulièrement les femmes artistes.
Le collectionneur Charles Guyot nous partage ses impressions sur ce temps fort de l’écosystème artistique.
Après 47 années de bons et loyaux services, la FIAC a tiré sa révérence pour laisser place à Paris + Art Basel. Quelles sont les différences notables entre les deux évènements ?
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D’un côté, on peut dire que Paris + était très similaire aux précédentes éditions de la FIAC. On y a retrouvé en grande partie les mêmes galeries, souvent positionnées de façon identique au sein du Grand Palais Ephémère. Et d’un autre côté, j’ai noté quelques différences significatives : le retour de plusieurs grandes galeries comme Luhring Augustine ou Acquavella, le regain d’intérêt des collectionneurs américains (certainement lié à la puissance du réseau d’Art Basel) et enfin une sélection d’invités plus restreinte , qui a permis de mieux voir les œuvres lors de la visite. Cette continuité avec la FIAC et ces quelques améliorations ont fait de cette foire un succès.
Clément Delépine, directeur de Paris + Art Basel parle d’une « foire française ». Est-ce une ambition pour vous de remettre les acteurs français au centre de l’évènement ?
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Pour moi, Paris + est une foire internationale. L’objectif est d’attirer des grandes galeries et des grands collectionneurs internationaux. Pour autant, il est important que les acteurs français soient visibles. La FIAC a toujours accordé une place aux galeries françaises et j’ai le sentiment que Paris + y attache aussi une grande importance.
L’un des objectifs de cet évènement est également de favoriser le networking et le business dans l’écosystème artistique. D’un point de vue extérieur, avez-vous trouvé que le marché se portait bien ?
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D’un point de vue commercial, la foire a été un grand succès. Beaucoup de galeries étaient « sold out » dès le premier jour et ont dû changer tout l’accrochage pour proposer de nouvelles œuvres le lendemain. J’ai entendu parler de plusieurs grandes ventes records : un Joan Mitchell vendu à 4,5 millions de dollars chez David Zwirner et un George Condo adjugé à 2,6 millions chez Hauser & Wirth.
“ De nombreux artistes français manquent de visibilité à l’étranger ”
Paris semble reprendre une place centrale dans l'art contemporain en Europe. Selon vous que manque-t-il aux acteurs français pour s’imposer à l’international ?
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Oui, Paris a clairement repris une place centrale dans le monde de l’art. De nombreuses galeries et grandes fondations ont ouvert des espaces à Paris ces dernières années. Et il en va de même pour les galeristes français qui sont de plus en plus présents à l’étranger. C’est notamment le cas d’Emmanuel Perrotin qui a aujourd’hui des espaces à New York, Hong Kong, ou encore Séoul… Idem pour le galeriste Almine Rech, implanté à Bruxelles, Londres et New York. Ces évolutions aident à donner de la visibilité aux acteurs français.
Vous faites également partie du conseil d’administration de la Fondation des Artistes. Comment cette institution aide-t-elle la création française à s’imposer durablement ?
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Il y a beaucoup de très bons artistes français. Certains comme JR, Claire Tabouret ou Alexandre Lenoir réussissent des beaux parcours à l’international. Mais il est vrai que nombre d’entre eux manquent de visibilité à l’étranger. Au sein de la Fondation des Artistes, nous finançons par exemple la résidence d’un artiste français pendant deux ans à l’étranger. L’institution a également soutenu le travail de Laure Prouvost qui a imaginé le Pavillon Français à la Biennale de Venise. Enfin, nous collaborons avec des associations telles que Trampoline qui contribuent au rayonnement international de la scène artistique française. À mon sens, c’est grâce à des actions de ce type que l’art français parviendra à être plus visible et attractif.
© Paris+ par Art Basel
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