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La Fondation Chaillot organise son deuxième dîner de gala ouvert aux mécènes

Le mardi 18 novembre prochain, la fondation organisera son deuxième dîner de gala. Une soirée pour faire connaître la fondation à grande échelle et rassembler de futurs mécènes. Rencontre avec Pierre Lungheretti, directeur délégué de Chaillot – Théâtre National de la Danse, et représentant de l’institution au sein de la fondation.

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Paris, France - December 18, 2017: Front view of the Art Deco style facade of the Grand Foyer of the Theatre National de Chaillot, located in the Chaillot palace, opposite the Eiffel tower.

Soutenir des actions en faveur de la création et de la diffusion artistique, garantir l’accès à la culture au plus grand nombre, encourager la création digitale, valoriser le patrimoine Art Déco de Chaillot- Théâtre National de la Danse, telles sont les missions de la Fondation Chaillot, abritée par la Fondation de France, présidée par Laurent Martinet et qui a fêté son premier anniversaire en mai dernier.

Pour soutenir financièrement son action, et après le succès de la première édition en novembre 2024, la fondation organise un deuxième dîner de gala, le mardi 18 novembre. A cette occasion, nous avons rencontré Pierre Lungheretti.

 

La French Touch : La Fondation Chaillot vise à soutenir des projets des actions en faveur de la création artistique, pouvez-vous nous en dire plus ?

Pierre Lungheretti : Notre périmètre se déploie en plusieurs axes : la création, à travers les productions et coproductions que l’on peut mettre en œuvre, mais aussi celle que peut accueillir le théâtre de Chaillot, dans le sens de la diversité. La fondation finance notamment les Chaillot Experience, ces mini-festivals sur deux jours et thématisés que nous faisons à peu près tous les mois (les Chaillot Experience permettent au public de découvrir la danse sous un angle inédit, en favorisant la participation, l’interaction et l’accès à des œuvres originales, ndlr), nous avons aussi la volonté de promouvoir la création artistique, dans une optique multidisciplinaire. En ce sens, nous ouvrons la danse, nous en faisons une discipline accueillante vis-à-vis d’autres disciplines ou pratiques artistiques.
L’intégration sociale par la culture est un axe tout aussi capital. Il se traduit par l’aspect éducatif et la médiation, ce que l’on met en place pour la jeunesse, entre autres.

Vient aussi la dimension numérique : nous sommes dans la préfiguration d’une nouvelle entité, Chaillot Augmentée (Chaillot Augmentée est une initiative proposée par le Théâtre national de la Danse, qui vise à intégrer pleinement les technologies numériques comme la réalité virtuelle, les dispositifs interactifs ou la captation immersive dans l’expérience artistique, ndlr).

L’aspect international est aussi clé pour nous, la fondation a vocation à faire rayonner les activités de Chaillot à l’international, à la fois les tournées que Rachid Ouramdane (chorégraphe et danseur français reconnu pour son engagement envers l’innovation artistique et la diversité culturelle, qui occupe actuellement le poste de directeur de Chaillot – Théâtre National de la Danse, ndlr) met en place et qui tournent sur les cinq continents.

Et enfin, la valorisation et la préservation du patrimoine Art Déco de Chaillot, qui fait aussi partie de l’objet social de la fondation.

FT chaillot

Chaillot - Théâtre National de la Danse

FT : De quelle manière la fondation sert-elle ces enjeux stratégiques ?

PL : La fondation est un appui financier, une force d’action qui va nous permettre de réaliser ces projets de développement très stratégiques. L’objectif est de réussir à agréger de nouveaux partenaires et financeurs pour ces projets, et certains travaux. Par exemple, les travaux de la grande salle, dont la réouverture est prévue en 2027. Et de nouveaux emplacements de travail, notamment un espace de répétition sous les gradins. C’est une nouvelle étape, qui va renforcer Chaillot comme outil de création et va engendrer une force de production beaucoup plus importante.

La fondation représente donc des moyens nouveaux. Mais aussi un collectif, fait d’entreprises et de personnes physiques, qui nous connecte à la société civile et enrichit notre réflexion stratégique vis-à-vis du projet Chaillot, fondé sur l’hospitalité et la diversité. Ces deux aspects sont très précieux quand on conduit un tel projet.

FT : Comment arrivez-vous à concilier la préservation du patrimoine historique de Chaillot – Théâtre National de la Danse, votre volonté d’hospitalité, de partage et d’ouverture à de nouveaux publics que vous portez avec Rachid Ouramdane ?

PL : Tout cela entre en résonnance. Ce patrimoine a une histoire et porte une forte valeur symbolique. Il s’inscrit dans l’Exposition universelle de 1937, qui donnait à voir les innovations de l’époque et véhicule encore aujourd’hui un message de modernité. A travers sa préservation nous voulons conserver ce que cela signifiait à l’époque d’avoir un bâtiment très novateur par ses proportions, sa fonction, son implantation en face de la tour Eiffel. Nous voulons aussi préserver son histoire, se rappeler par exemple, que la Déclaration universelle des droits de l’homme y a été signée en 1948. Ce patrimoine peut paraître intimidant pour certains publics, mais nous souhaitons aussi créer les conditions et outils de son appropriation.

Sur la dimension d’ouverture à la jeunesse par exemple, de nombreuses initiatives conduites par la direction de l’accueil et de l’hospitalité de Chaillot ont déjà été mises en place comme les Chaillot Colo (colonies de vacances artistiques organisées pour les enfants et adolescents sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger, ndlr). Nous en avons organisé en Martinique, en Guyane, à Mayotte (reporté à cause du cyclone Chido), dans les régions Sud et Grand-Est, en Île-de-France, avec les Ateliers Médicis à Clichy-Montfermeil… et aussi à Chaillot, pour que les jeunes puissent aussi s’approprier ce patrimoine et découvrir aussi la Colline des Arts, un environnement culturellement très riche pour des jeunes souvent éloignés de la culture. Nous avons également créé à Chaillot le Conseil des jeunes, un groupe de 30 jeunes entre 18 et 25 ans à qui nous attribuons un budget pour qu’ils effectuent des actions et avancent des propositions mieux s’adresser aux personnes de leur génération.

En matière d’intégration sociale, nous mettons par exemple en œuvre des jumelages territoriaux, pour éviter d’être uniquement centrés sur l’implantation parisienne mais aussi pour diffuser la danse dans des territoires français en fragilité sociale et économique. Nous avons également lancé un programme, en partenariat avec la Fondation Culture & Diversité, qui concerne des collèges et lycées d’Île-de-France et de la région Centre-Val-de-Loire. Celui-ci se traduit par un parcours d’éducation artistique et culturelle, avec des ateliers de pratique et un parcours de spectateur. Nous travaillons aussi avec des acteurs du champ social (Aurore, Groupe SOS…) pour créer des chemins vers la danse, en tant que spectateur ou en tant que danseur amateur.

FT : Sur la dimension internationale, quelle est la stratégie de la fondation pour développer des partenariats et positionner la danse française sur la scène mondiale, tout en accueillant la scène internationale en France ?

PL : Notre action internationale repose sur quatre piliers : les coopérations, l’accueil des compagnies, les Chaillot Expérience et les tournées des œuvres de Rachid Ouramdane, grâce auxquelles la compagnie de Chaillot va sur les cinq continents.

Nous avons à l’heure actuelle deux partenariats de coopération, avec le Rwanda et la République Démocratique du Congo, avec lesquels nous développons à la fois des volets création, formation, éducation artistique et culturelle, et où nous avons aussi organisé des Chaillot Colo. Nous initions également un partenariat avec la Tunisie et la compagnie Ness El Fen, et la transmission d’une pièce de Rachid Ouramdane, Tenir le temps, au Ballet de l’Opéra de Tunis. Nous accueillons régulièrement de grandes compagnies comme la Batsheva, une compagnie israélienne ou encore Lucinda Childs, une compagnie américaine, et de nombreuses autres compagnies internationales. Concernant les Chaillot Experience, nous en avons consacré plusieurs à des territoires internationaux : Algérie, Australie, Rwanda, Brésil dans le cadre de la saison France-Brésil…

La fondation est donc un aussi un vecteur de liens internationaux car à travers ces actions, nous faisons découvrir au public d’autres scènes artistiques.

FT : A quels défis selon vous la fondation devra faire face, pour rester pertinente et innovante ?

PL : L’un des principaux défis de la fondation sera de poursuivre son ouverture à de nouveaux membres et donateurs, nous y travaillons beaucoup. Également, nous œuvrons à la diversification des membres, pour avoir à la fois des entreprises, des mécènes individuels qui peuvent être de grands donateurs, mais aussi des petits porteurs. Il est important est d’avoir à nos côtés un vrai collectif de réflexion, une diversité de mécènes, de profils, de regards et de personnalités qui enrichit considérablement l’échange et les réflexions.

S’ouvrir à l’international représente évidemment un chantier prioritaire. Nous souhaitons continuer de développer nos liens, notamment avec la Chine et les Etats-Unis. Pour cela nous comptons aussi sur la Fondation de France (principale organisation philanthropique française, créé en 1969, ndlr), qui abrite la Fondation Chaillot. Cela nous ouvre des portes, et nous permet de rencontrer différents mécènes internationaux.

La France est une référence internationale très forte en matière de danse, elle a un rôle très important à jouer, d’excellence en matière de danse et d’attractivité en matière culturelle. Et Chaillot est un établissement national français, le seul parmi les cinq théâtres nationaux qui soit consacré à la danse. L’ouverture internationale de la Fondation Chaillot est donc essentielle.

FT : Pouvez-vous nous parler du dîner de gala que vous organisez le mardi 18 novembre 2025 ?

PL : Ce diner de gala est un moment important pour la Fondation Chaillot. Nous souhaitons que cette soirée soit à l’image de l’écosystème artistique et culturel et des valeurs que nous promouvons : la diversité, l’intégration, la danse comme vecteur d’émancipation et de transformation sociale. C’est un moment de partage festif entre de futurs mécènes, nos mécènes actuels, nos membres fondateurs, le conseil exécutif de la fondation… c’est aussi l’occasion de faire connaître Fondation Chaillot à plus grande échelle.

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