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Collectif Obvious, rencontre avec les précurseurs du crypto art en France

Temps de lecture

4 min

Collectif Obvious

L’essor des NFT et du métaverse ouvre la voie à de nouveaux modes de création dans le monde de l’art. Rencontre avec Pierre Fautrel, membre du collectif d’artistes Obvious et précurseur du crypto art en France.

« En 2018, nous avons fait partie des premiers artistes français à créer des NFT.», affirme l’artiste 2.0 Pierre Fautrel. Quatre ans plus tard, le collectif d’artistes dont il fait partie expose ses œuvres aux Galeries Lafayette à l’occasion d’une saison estivale consacrée à la French Touch. Composé de trois artistes, le collectif Obvious travaille sur l’IA art, une sous-catégorie du crypto art qui utilise l’intelligence artificielle (IA). « Quand d’autres artistes utilisent de la peinture ou un appareil photo, nous utilisons des algorithmes d’IA, c’est notre outil de travail », explique Pierre Fautrel. Avec plus de 50 œuvres en cinq ans, ces précurseurs du crypto art en France ont vu leur légitimité exploser en 2021 avec la démocratisation des NFT. Rencontre.

Comment définiriez-vous le crypto art ?

Le crypto art, c’est l’art qui se vend sur la blockchain. Il n’existe pas d’esthétique commune au crypto art mais de nombreux sous-genres comme le trash art, l’IA art, le générative art, etc. Avant la blockchain, il y avait un verrou technologique, vendre de l’art digital était quasiment impossible à cause des copier-coller. Les NFT résolvent ce problème car il n’y a plus qu’un seul propriétaire de l’œuvre.

Le crypto art se développe également avec le métaverse dans lequel nous avons déjà organisé une exposition. Mais, même si cela ouvre de nouvelles possibilités, je trouve que la technologie n’est pas à la hauteur de l’engouement. Il reste encore des progrès à faire en termes d’immersion, de direction artistique et des verrous technologiques à faire sauter.

Comment créez-vous vos œuvres ?

Comme dans tout processus de création, il faut la technique et un message à faire passer. On crée de l’art dématérialisé comme des NFT mais aussi de l’art physique à partir d’outils digitaux. En IA art, il existe des dizaines d’algorithmes comme ceux de génération de texte ou d’image à partir de paramètres. En les mixant, on obtient une infinité de possibilité. On ne crée rien ex nihilo, on prend des bouts d’algorithmes existants et on produit une œuvre.

Notre mission est de réconcilier la science et l’art en montrant que l’histoire de ce dernier est liée à l’histoire de la progression des outils. Ensuite, on s’interroge sur de la place de l’IA dans notre société. Est-ce qu’elle est créative ? Inventive ? Comment les gens y réagissent ?
On essaye de se lancer dans des projets où on ne nous attend pas. On a redesigné une voiture en collaboration avec Alpine, créé une paire de Nike, et prochainement nous mettrons l’IA au service de la gastronomie. Un algorithme générera des plats de haute gastronomie qui seront ensuite cuisinés par des chefs étoilés.

Quelles sont vos "pièces” phares ?

Je dirais Edmond de Belamy, le premier portrait peint par une intelligence artificielle. Il s’est vendu dans la célèbre maison de ventes aux enchères Christie’s à un demi-million de dollars en 2018. Il s’agit de l’archétype du portrait d’un noble français, dans un cadre en or. Pour le créer, on a donné 15 000 portraits de nobles à un algorithme qui a ensuite créé Edmond de Belamy. En bas à droite figure la formule mathématique de l’algorithme pour inviter les gens à s’interroger sur qui a créé ce tableau.

En ce moment, notre site noussommesmarianne.fr a pour but de créer la future Marianne française grâce à l’IA. Nous avons constaté que choisir une femme pour sa plastique ou sa carrière est dépassé. L’objectif est de collecter le plus de photos de femmes françaises possible pour qu’un l’algorithme puisse recréer une femme qui soit le reflet de notre République. Nous avons déjà près de 6 500 participantes et nous invitons toutes les femmes volontaires à participer à ce projet.

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