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Herbelin, un horloger dans l’air du temps qui allie savoir-faire traditionnel et modernité

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Herbelin

L’horloger français Herbelin, qui a soufflé ses 75 bougies l’année dernière, a amorcé une opération de modernisation de sa marque tout en gardant intact son ADN, basé sur la fabrication minutieuse de montres de luxe abordables et conçues pour durer. 

Vous l’avez peut-être déjà remarqué au poignet de la Première dame Brigitte Macron ou de l’actrice Vanessa Guide, le modèle Antares Interchangeables d’Herbelin. Lancé en 2000, fait aujourd’hui partie des best-sellers de la maison. Une référence parmi les 400 montres que l’horloger français produit dans ses ateliers à Charquemont, dans le Doubs, berceau de la marque. Créée en 1947 par Michel Herbelin – dont elle portera le nom et le prénom jusqu’en 2022 –, elle incarne sa volonté de proposer des pièces alliant qualité et précision, destinées au marché du luxe mais proposées à des prix plus abordables que ses concurrents. « Notre but a toujours été de faire aussi bien que les autres, mais plus accessible », explique Cédric Gomez Montiel, directeur général de l’entreprise. 

Ce dernier accompagne la troisième génération d’Herbelin à la tête de la société, qui compte désormais 130 collaborateurs, deux filiales (en Allemagne et au Royaume-Uni) et une présence dans 37 pays. À l’instar de l’entreprise elle-même et des montres qu’elle produit, son savoir-faire s’est transmis de génération en génération, notamment grâce aux apprentis qui ont rejoint l’atelier franc-comtois au fil des décennies. 

L’apprentissage, une pièce essentielle du mécanisme de la marque

Venant en grande partie du Lycée Edgar Faure de Morteau, ces jeunes restent au sein de l’entreprise après leur diplôme et forment à leur tour les nouvelles recrues, perpétuant le procédé de fabrication artisanale cher à la marque. « Nous transmettons la technique et la passion et nous faisons tout pour que ces apprentis restent chez nous », déclare Cédric Gomez Montiel. Une stratégie qui semble porter ses fruits puisque certains y travaillent jusqu’à leur retraite.  

« Nous accueillons chaque année entre six et huit apprentis, précise-t-il. Cela représente donc environ 25% de nos effectifs. Ils arrivent chez nous pour trois à cinq ans minimum, puisqu’ils poursuivent parfois leur CAP avec un brevet des métiers d’art (BMA) puis un diplôme national des métiers d’art et du design (DN MADE) ». Selon le directeur général de l’entreprise, l’engouement n’est pas près de s’estomper. Il faut dire que l’atelier jouit d’un emplacement idéal, situé au cœur du « Pays Horloger » franc-comtois, près de la frontière suisse. « Tout le monde a forcément un proche qui travaille dans l’horlogerie et cela continuera de créer des vocations ».  

Le dernier horloger made in France

Qu’elles soient à quartz, automatiques ou mécaniques, en série ou même sur-mesure, chaque montre Herbelin est assemblée individuellement, avec minutie et un contrôle constant de la qualité. « C’est de la chirurgie mécanique », résume le directeur général de l’entreprise, ajoutant que chaque exemplaire passe 62 points de contrôle avant d’être commercialisé. Attention portée à la précision, fabrication 100% artisanale… et pourtant l’atelier parvient à confectionner entre 250 et 450 montres par jour, et entre 70 000 et 80 000 par an. Une cadence qui fait de Herbelin le dernier grand horloger « made in France » à produire un tel volume.  

Les composants assemblés à Charquemont proviennent du monde entier, et notamment de Suisse pour les mouvements et les cadrans. Les cuirs des bracelets sont quant à eux fournis par un partenaire français. L’atelier possède également un service de réparation illustrant son engagement de créer de véritables « garde-temps » qui durent à travers les âges. « On nous demande parfois de réparer des montres qui ont plus de 30 ans et c’est vraiment très gratifiant. Ce sont des cadeaux de première communion, de bac… des objets à forte valeur sentimentale que les propriétaires souhaitent entretenir et léguer ». 

Une ouverture à de nouveaux segments et horizons 

Fidèle à ses valeurs et au respect du savoir-faire artisanal, Herbelin est également attentif à l’évolution du temps, des marchés et des tendances. L’année 2022 a marqué un fort virage pour la marque : en plus de l’abandon du prénom de son fondateur (en vue d’une meilleure internationalisation), la maison a également ouvert son tout premier « flagship », magasin vitrine de la marque, à Paris, rue Bonaparte. « Une très grande fierté », confie Cédric Gomez Montiel. En juillet, la société a par ailleurs fait l’acquisition de MRC Group, notamment propriétaire de Jourdan Bijoux, lui ouvrant les portes de la joaillerie masculine vers laquelle Herbelin souhaite se diriger, en parallèle de son activité historique d’horlogerie. 

Les ambitions d’Herbelin touchent désormais à l’export – et plus particulièrement la Chine, pays sur lequel l’entreprise compte « mettre les bouchées doubles, voire triples ». Dans cette démarche, elle est accompagnée par Bpifrance via un contrat d’assurance prospection export. Actuellement en recherche active de partenaires, la marque souhaite rapidement créer une filiale et la rendre fonctionnelle. « Nous voulons montrer à nos interlocuteurs chinois notre volonté de nous installer de façon pérenne sur le territoire », conclut le directeur général.  

 

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