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Les 8 coups de cœur de l’artiste Katinka Bock, de Ménilmontant à Wolfgang Tillmans

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5 min

Katinka Bock

Les œuvres de Katinka Bock font partie des collections du Musée national d’Art moderne, du Centre Pompidou ou encore du Contemporary Art de Chicago. Exposée à la Fondation Pernod Ricard, du 14 février au 29 avril 2023, la sculptrice et plasticienne partage ses inspirations du moment.


Katinka Bock est d’abord connue pour ses sculptures. Installée à Paris, cette artiste née en Allemagne se situe dans une tradition de la sculpture marquée par l’Arte Povera, un mouvement apparu en Italie dans les années 1960, privilégiant l’usage de matériaux simples, souvent des éléments naturels ou de récupération en opposition à la société de consommation. L’argile, le sable, la pierre, la craie, le bois ou encore le métal constituent ses matériaux de prédilection, pour créer des œuvres interrogeant la notion de perception du temps et son inscription dans l’espace. Pour son exposition à la Fondation Pernod Ricard intitulée Der Sonnenstich, – l’insolation en allemand ou plus littéralement « la piqûre du soleil » – Katinka Bock montre pour la première fois une série de photographies, soixante-cinq tirages en grand partie noir et blanc, prises entre 2015 et aujourd’hui.

1) Un quartier où se perdre

J’aime prendre les mêmes chemins du quartier de Ménilmontant à Paris, traverser au même carrefour, saluer le gardien qui sort exactement à la même heure le matin quand je passe. Dans la fièvre des répétitions, je peux m’égarer dans mes pensées et être attentive à tous les détails. Je pense notamment à ce que disait le philosophe et critique d’art allemand Walter Benjamin : « Ne pas trouver son chemin dans une ville, cela peut sembler inintéressant et banal. Il suffit pour cela d’un peu d’ignorance, rien de plus. Mais s’égarer dans une ville comme on s’égare dans une forêt demande une autre éducation. »

2) Un livre à dévorer

Zizanies de Clara Schulmann, chercheuse et critique d’art, est un livre qui m’habite depuis plusieurs années. Je m’entretiens souvent avec les voix de ce livre. C’est un livre sur l’oralité, composé des voix de femmes tirées d’une amitié ou récoltées dans le métro, dans un café, dans des souvenirs, sur des répondeurs téléphoniques, dans des livres et des films. Il interroge sur le pouvoir des voix : comment se faire entendre, comment trouver les mots justes ?

3) Un film à découvrir

Life According to Agfa m’a beaucoup marqué. C’est un long métrage israélien réalisé par Assi Dayan, qui a beaucoup fait parler de lui à sa sortie en 1992. Il est tourné en noir et blanc et raconte la vie dans un bar, « le Barbie », à Tel-Aviv. Un condensé de la population fréquente ce bar. L’équilibre, entre douleur et beauté, des amours, de l’abus, des violences et des aléas de la vie, s’imprime sur la pellicule de l’appareil photo de Liora, l’une des serveuses.

4) Un personnage de série inspirant

Le personnage de l’agent spécial Dale Cooper, interprété par Kyle MacLachlan dans la série Twin Peaks . Il a un contour flou, ça me plaît. Dale Cooper est envoyé dans la petite ville de Twin Peaks pour enquêter sur la mort de Laura Palmer. On le voit alors plonger dans les tensions inhérentes à toute quête de compréhension d’un crime, tout en se confrontant aux forces les plus sombres de l’incompréhension. L’agent navigue entre ces deux forces et c’est cela qui me touche particulièrement.

5) Un parfum fétiche

Celui du vent, que ce soit en ville ou à la mer. Une odeur n’est jamais seule, elle s’exprime avec d’autres sensations, celle du touché, du son, et rarement avec la vue. On sent une odeur plus intensément en fermant les yeux. J’aime voir ce geste chez mes proches : fermer les yeux et plonger le nez dans une écharpe, fermer les yeux et entrer dans une cuisine.

6) Une recette emblématique

La Pavlova de ma fille, mais rares sont les moments où nous pouvons nous offrir ce délice – alors je me contente de mettre de la chantilly sur des framboises ou des fraises quand l’envie me prend. J’aime également les choses simples, comme croquer dans une pomme. Mon céramiste me dit : « Je mange les fruits directement sur l’arbre ». Il a raison ! Voler des cerises ou des figues, les manger sur le tas, tacher son t-shirt, avoir la langue noircie par les mûres, c’est mieux que des recettes.

7) Une photo à partager

Still life Berlin, 2005, Wolfgang Tillmans. J’aime les bords de fenêtres et la nature morte. Les constellations furtives sont des portraits de personnes, de villes et de saisons qui nous sont familiers tout de suite. Celle-ci, prise à Berlin, me plaît particulièrement.

8) Une musique à écouter en boucle

Je suis une fan de PJ Harvey, ce matin j’écoutais l’album The Hope Six Demolition Project en boucle. Parfois, je donne des titres à mes pièces/œuvres qui font référence à des chansons, comme Down by the water, également de PJ Harvey.
Je pense aussi à une musicienne avec une voix également impressionnante, mais plus douce, Josin. Son single Oceans wait est magnifique. Ces deux femmes sont incroyables en concert. Plus récemment, j’ai découvert dans les rues de Chelsea, à New York, le groupe Sipper et leur titre Dance in Room Song – c’est précisément ce que l’on fait souvent chez nous, danser. Pour le titre Aile de Nukynuke, nous avons tourné à l’automne dernier un petit clip à Berlin à Tempelhof, l’ancienne piste d’atterrissage de l’aéroport.

Crédit photo : Prix Marcel Duchamp 2019 © Manuel Braun, 2019

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