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TEKYN aide les marques à produire des vêtements de façon juste et responsable

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4 min

Pierre de Chanville, cofondateur de TEKYN.

Membre de La French Touch, la startup lilloise propose une plateforme digitale collaborative pour permettre aux marques de mode et à leurs partenaires de produire de manière efficiente, agile et transparente. La digitalisation de l’ensemble de la production étant la clé de la production à la demande ! Entretien avec Pierre de Chanville, cofondateur de TEKYN.

Rendre la mode plus durable tout en restant rentable. Créée en 2017 par Pierre de Chanville et Donatien Mourmant, TEKYN a développé une plateforme digitale permettant de fluidifier et de moderniser la chaîne de production textile. A la clé pour les marques : une production ajustée à la demande, plus économique et plus écologique. « Un tiers de la production de vêtements part à la poubelle sans être porté. Il semble absolument incongru qu’à notre époque, on puisse encore produire autant de déchets provenant de produits neufs à très forte empreinte environnementale. On parle de matières qui sont soit issues de dérivés du pétrole soit cultivées dans des environnements extrêmement consommateurs d’eau », souligne Pierre de Chanville. TEKYN permet donc aux marques d’entamer leur transition vers une production durable et responsable.

TEKYN a pour ambition de digitaliser l’industrie textile avec une approche de production à la demande. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

Depuis 4 ans, TEKYN développe des technologies qui permettent aux marques de basculer d’une production en grande quantité à l’autre bout du monde, en production à la demande.
Aujourd’hui, une cinquantaine de personnes, dont deux tiers de personnel technique, développent ensemble une plateforme digitale qui a la spécificité d’être collaborative et 4.0. C’est cette solution qui permet aux marques de basculer en production à la demande, et de se réapprovisionner uniquement avec les modèles et les tailles qu’elles vendent.

Une manière de relocaliser la production textile en France ?

Oui, mais pas uniquement. Aujourd’hui, on observe une transition progressive qui se fait d’Asie du sud-est vers l’Europe au global. Si on demande à des marques qui ont toujours produit en Asie du sud-est de passer massivement au made in France, elles ne pourront pas le faire d’un seul coup. En revanche, elles vont passer par une phase de proche import puis de made in France. Apporter les outils qui permettent de le faire favorise énormément ce mouvement.

Pour quelles raisons ?

Pour deux raisons. Une première qui est une simple question de productivité. A partir du moment où l’on rajoute de la digitalisation, on diminue le taux d’aléas et on produit plus près du client final à un prix qui est plus raisonnable. En offrant cette agilité aux marques, on leur donne la possibilité, sans se dénaturer, de faire leur première expérience de relocalisation afin de les inciter petit à petit à rapprocher leur production.
La seconde raison est la masse colossale d’invendus. Aujourd’hui, plus d’un tiers des vêtements produits ne sont portés qu’une seule fois voire jamais par les consommateurs. C’est une grosse perte pour les marques. Passer en production à la demande leur permet donc de faire d’énormes économies.

Avec l’entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage, il est désormais interdit de jeter des produits non-alimentaires. C’est une aubaine pour la solution de TEKYN ?

Je dirais plutôt que nous sommes une aubaine pour la loi anti-gaspillage. Faute de solution, celle-ci ne pourrait pas être réellement mise en place. Or, les solutions, il faut les construire. En Europe, nous accusons un retard en termes d’automatisation par rapport aux pays qui ont été les grands manufacturiers de ces dernières décennies.
De plus, certaines marques et façonniers ne sont pas encore prêts à mettre en place la production à la demande, qui a pourtant déjà démontré sa rentabilité.

Quelles sont les marques déjà convaincues par vos solutions ?

D’un côté, on travaille avec des DNVB (ndlr : Digital Native Vertical Brand, marque née sur internet), comme 1083. Il s’agit d’acteurs qui regardent vers le futur, qui sont nativement digitaux et qui comprennent donc très bien les outils qu’on met en place. En règle générale, ils ont des problématiques de croissance dans lesquelles le fait de produire à la demande est un énorme atout par rapport à leur BFR (ndlr : besoin en fonds de roulement). De plus, cela leur permet de s’affranchir des modèles alternatifs qui limitent leur vente comme la pré-commande ou les importants délais de livraison. C’est un moteur très important pour ce genre de marque. Et avec notre plateforme, on leur apporte toute la dimension de traçabilité de la production pour pouvoir faire valoir leur positionnement écologique.
Mais on travaille également avec des retailers de types différents. Certains sont plus digitaux, comme La Redoute, ou encore avec des marques détenant un important réseau de distribution physique comme IKKS ou Promod par exemple.

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